Faustine et Mickaël sont suivis par 70 000 abonnés sur Twitter. Depuis quelques années, les amoureux font leurs propres films pornographiques et assument pleinement leur passion. Portrait.
En octobre 2010, les studios pornos de Los Angeles ont provisoirement suspenduleurs activités après qu'un acteur a été testé positif au VIH. Existe-t-ilun moyen simple de savoir avec quels autres acteurs il a couché?
Les Femmes Qui Font Leur Propre Porno
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Il faudrait lui demander. S'il existe certaines bases dedonnées indépendantes comme la Internet AdultFilm Database [base de données en ligne desfilms pour adultes] (NSFW) dressant des listes de films pornos, il n'existeaucune base de données officielle, tenue par l'industrie du porno, et possédantdes informations complètes et régulièrement mises à jour. Les cliniques et lesenquêteurs de santé publique doivent donc uniquement s'appuyer sur les dires del'acteur et de son studio pour dresser la liste de ses récents partenairessexuels professionnels. (Tous les studios de films pour adultes ont leurspropres archives qui gèrent les informations personnelles des acteurs). Quandun acteur est testé positif au VIH, les responsables de santé lui demandentaussi de leur faire part de tous les contacts sexuels qu'il a pu avoir endehors de sa profession. Pour encourager l'honnêteté dans ces entretienscruciaux, les cliniques essayent de ne pas révéler l'identité de l'acteur enquestion quand ils informent ses partenaires sexuels de leur possibilité d'êtreinfectés. Si ces partenaires sont aussi testés positif, alors la cliniqueavertit leurs partenaires, et ainsi de suite.
Ce système est loin d'êtreparfait. Les normes de l'industrie du porno demandent à ses acteurs de se fairetester pour les MST tous les 30 jours. La plupart d'entre eux se rendent alorsà la AdultIndustry Medical Health Care Foundation, le centre des soins de santé del'industrie pour adultes à Los Angeles, qui intègre ensuite les résultats deces tests dans une base de données, AIMcheck.net.Les producteurs peuvent s'inscrire à ses services et y vérifier que leursacteurs ont été testés récemment. Le problème, c'est que le VIH possède unefenêtre sérologique de 10 à 14 jours pendant laquelle une personne qui acontracté le virus ne sera pas testée positif. Les professionnels de santépublique poussent donc depuis longtemps l'industrie du porno à utiliser despréservatifs.
La question qui taraude la plupart des femmes en couple est de savoir la raison pour laquelle leur homme regarde des films X en cachette. Est-il normal que cela se produise ? Le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue et andrologue, tente de nous fournir des explications à ce sujet.
Ce qui nous a le plus surpris nous-mêmes, ce sont les différences entre les femmes et les hommes. Pour les femmes, la consommation de porno est positive, mais pour les hommes, les conséquences sont négatives.
Les femmes réussissent mieux sur ces trois points si elles regardent plus souvent de la pornographie. Ils se considèrent comme un partenaire sexuel de mieux en mieux, ils fonctionnent également mieux physiquement pendant les rapports sexuels et leurs partenaires sont plus satisfaits de leur vie sexuelle avec les femmes.
Ceux qui ont rempli le questionnaire étaient un bon groupe cible car ils sont jeunes et dans une phase sexuelle importante de leur vie. Ils sont également actifs en ligne, ce qui leur donne définitivement accès à la pornographie en ligne.
Peu de gens savent vraiment ce qui se passe sur un tournage de film pornographique. Qui plus est amateur et made in France. Il y en a pourtant partout, des petites villes du Nord aux appartements place de la Bastille à Paris. Peut-être même à côté de chez vous. Ce porno est un monde obscur où seule la rentabilité compte. Parfois, les actrices ne savent même pas à quoi s'attendre en débarquant. Leur consentement importe peu pour les producteurs : elles sont payées pour cela, bien qu'elles n'aient presque jamais de contrat de travail. Le porno français est souvent un monde d'hommes où les femmes n'ont pas leur mot à dire. Un refus, et ce petit milieu du X vous oublie. Tout le monde se connaît ici. D'ailleurs, la concurrence est rude, les coups bas fréquents, et personne n'est là pour surveiller. Le secteur du porno français reste tabou, caché, malgré l'influence qu'il peut avoir au sein de notre société.
Pour raconter la vie de ces travailleurs du sexe cachés, le journaliste indépendant Robin D'Angelo, 32 ans, a infiltré le milieu pendant un an et demi. Il a parcouru la France pour rencontrer ses figures, des actrices débutantes au directeur de Jacquie & Michel (25 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017), en passant par le noyau dur des producteurs. Il a aussi joué un rôle dans une vidéo porno, tenu la caméra dans une autre, et fait passer des castings à des actrices X. Suffisamment d'expériences pour publier un livre, Judy, Lola, Sofia et moi (Éditions Goutte d'or). Il y raconte à la première personne ses rencontres, ses aventures sur les tournages, ses impressions aussi. Le tout sans tabou ni pudeur et ponctué d'études sociologiques. Derrière les scènes de tournage et les dialogues, souvent crus, on découvre le quotidien de ces hommes et de ces femmes. On suit Lola, l'actrice au caractère instable qui est arrivée dans le porno parce que c'était le seul endroit où elle se sentait vivante , Pascal OP, ce producteur aussi influent que cynique, ou encore Célian dont les théories sur les femmes s'apparentent au masculinisme. Car, oui, le porno est éminemment politique.
Le porno pro-amateur est à la fois trash et finalement très peu traité par les médias. Par exemple, on va toujours parler de Jacquie & Michel sur le ton de la rigolade. Pourtant, J&M a engrangé 25 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année (dont 57 % de vidéo à la demande), le tout en employant vingt salariés. C'est une société très opaque qui a fait sa notoriété sur un mensonge : en réalité, il n'y a jamais eu de Jacquie impliquée dans la société. Jacquie est en fait une des premières libertines à avoir envoyé en 1999 des photos à ce qui était à l'époque un blog. Depuis, le nom est resté. Le côté libertin du couple homme-femme qui fait ça pour s'amuser, ce n'est que du marketing. Il y a une forme d'hypocrisie chez eux, car ils ont toujours exigé de ne pas divulguer leurs noms de famille. Ils essayent aussi de diversifier leur commerce avec des sex-shops pour rendre le business plus propre , comme s'ils n'assumaient pas vraiment leur activité.
En 1974, le ministre de la Culture Michel Guy a autorisé la diffusion du porno en cinéma, pendant un an. Puis, changement de politique en 1975, il cantonne la pornographie au réseau des sex-shops et des cinémas pornos. Aujourd'hui, la seule façon dont les médias se saisissent de la question du porno, c'est par le prisme des mineurs. La seule chose qui compte, c'est de cacher le porno aux enfants. Le reste, on s'en moque. Paradoxalement, les mineurs auront toujours accès au porno via les réseaux sociaux. Et comme ça invisibilise le sujet, on ne parle pas des conditions de la femme dans le porno. S'il y avait de meilleures conditions de travail, ce serait peut-être moins gênant. En plus, contrairement à la prostitution, il y a des prises sur la pornographie, car c'est un secteur légal. Toutes les sociétés sont transparentes. Mais personne n'en parle vraiment. C'est pour ça que je trouve important de nommer les producteurs notamment, de mettre la lumière dessus, de voir les coulisses du milieu.
Elles ont toutes des parcours de vie assez durs. Vu de l'extérieur, être actrice X peut paraître dégradant. Mais il faut comprendre que ces femmes trouvent toutes des intérêts dans le porno. Judy le fait pour l'argent, parce qu'elle a des dettes financières. Lola, elle, cherche de la reconnaissance sociale, pour se sentir vivante , comme elle le dit. Petite, elle a été abandonnée par ses parents, puis récupérée à 8 ou 9 ans, violée par son père jusqu'à ses 13 ans, avant qu'il n'aille en prison. Puis elle passe sa vie en foyer à faire mille et une bêtises. Finalement, son parcours explique ses choix : son arme, c'est le sexe, elle peut s'en servir pour construire quelque chose dans sa vie. Elle-même dit se sentir mieux dans le porno. Quant à Sofia, elle a été victime de harcèlement scolaire à l'école et n'avait pas d'amis. Elle est partie en hôpital psychiatrique et a arrêté l'école. Elle compare le porno au film Into the Wild : elle est consciente qu'il y a beaucoup de connards dans le milieu, mais elle a aussi rencontré des gens bien et pu vivre des choses grâce à ce métier.
On ne peut absolument pas blâmer ces femmes qui trouvent un moyen de se valoriser à travers le porno. Quand on a une vie très ordonnée, qu'on n'a pas été victime de violences, le porno peut paraître absurde. Ce que l'on peut percevoir comme une violence, elles le normalisent. C'est ce que la psychiatre Muriel Salmona appelle la dissociation traumatique : une conduite à risque vis-à-vis du sexe ou des drogues est une tentative d'autotraitement de la souffrance liée à une mémoire traumatique, c'est-à-dire des violences subies récemment ou plus jeunes.
Oui, ce que je ne soupçonnais pas, c'est leur rapport avec les fans notamment. Certains hommes vouent un culte à ces filles et leur offrent régulièrement des cadeaux, des sacs à main ou des peluches. J'ai accompagné une actrice, Mia Foxx, à une rencontre avec ses fans. Elle se retrouve au milieu de trois golgoths baraqués qui sont comme des petits garçons devant elle. Eux m'expliquaient qu'ils idéalisaient ce genre de femmes, car elles ont une sexualité libérée. D'ailleurs, un fan a presque été victime d'abus de faiblesse de la part d'une actrice X à qui il offrait tout le temps des cadeaux. Il a dépensé énormément d'argent. 2ff7e9595c
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